– Comprendre ce qui distingue le montage de série du montage de long-métrage (narration, personnages, temporalité, modalités du tournage, rythme de travail, travail en équipe…).
– Acquérir le savoir-faire méthodologique et technique ainsi que le savoir-être de l’environnement professionnel de la série.
– Distinguer les rôles de l’assistant·e monteur, du·de la monteur·se et des autres interlocuteur·rice·s et intervenant·e·s spécifiques à la série.
– Assimiler la théorie par de nombreux exercices pratiques sur AVID.
Profil professionnel des stagiaires :
– Monteur·se·s et/ou assistant·e·s monteur·se·s qui désirent ouvrir, approfondir et réorganiser leurs connaissances en technique narrative, afin de passer au montage de séries.
– Technicien·ne·s de la post-production qui cherchent à comprendre et expérimenter les techniques spécifiques du montage de séries.
– Le scénario, outil primordial du monteur.se : introduction à la dramaturgie, savoir “pitcher”, les enjeux dramatiques d’une séquence, les intentions de réalisation, la reconstitution du scénario au montage.
– Les outils d’analyse : linguistique (axes syntagmatique/paradigmatique), anthropologiques (structuralisme), une distanciation nécessaire.
Les couches du support filmique: image, VFX, son direct, sound design, musique, autant de couches sémantiques à traiter.
Les personnages dans un scénario : caractérisation, types de personnages (principaux / secondaires, etc…).
La spécificité du scénario de série : plusieurs histoires en une seule, liens dramatiques entre séquences / entre épisodes, série et feuilleton.
Lecture et analyse du scénario de l’épisode de série à monter pendant le stage.
– Définition des différents domaines du.de la monteur.se : cinéma, série/fiction TV, pub, documentaire, divertissement, clip.
– Les différents intervenant.e.s sur une série, leur place et leur rapport avec le.la monteur.se : le réalisateur.rice, producteur.rice, showrunner.se, diffuseur.se, directeur.rice de production, directeur.rice de post-production, assistant.e monteur.se.>- La communication entre montage et tournage : hiérarchie, détecter les défauts d’image.
La chaîne de fabrication d’une série : production / post-production, la communication du monteur avec les différent.e.s intervenant.e.s.
– La principale spécificité d’une série : des délais extrêmement serrés, les moyens financiers, les cadences de travail (salaire), les différences avec le long-métrage.
– L’organisation du projet AVID : la numérisation/synchro des rushes, les chutiers de sélection, la gestion des media files.
– La gestion et transmission des rapports scripte : le découpage de la séquence, les prises cerclées, les notes à transmettre.
– Les réunions préalables : PPM (PreProductionMeeting), la réunion de post-production.
– Gestion de la communication du·de la monteur·se : son rôle d’intermédiaire avec les différent·e·s intervenant·e·s, la complicité technique et artistique avec le·la monteur·se.
– L’assistance au montage : les séquenciers page et étiquette, la préparation des copies de projection, aide au pré-montage en cas de retard.
– L’interlocuteur.rice principal.e du montage sur la finalisation de la série, la transmission de toutes les données techniques (confo, montage son, musique, VFX, étalonnage), la vérification de la cohérence dans la finalisation.
Théorie :
– L’organisation du projet AVID : l’organisation préalable de l’assistant.e, les BàB de sélection, les différents chutiers. La vision globale immédiate sur le projet, l’importance d’un ordre cohérent et sans faille.
– Le matériel : réglages et ergonomie.
– Le visionnage des rushes : la lecture des rapports scripte, la relecture de la séquence scénaristique, l’appréciation du jeu de comédien.nes (les bonnes phases, les déchets, les erreurs), la confiance en sa propre mémoire émotionnelle, la sélection (les bout-à-bout, les marqueurs), la prise de note des premières impressions.
– Le pré-montage d’une séquence : rappel des enjeux dramatiques de la séquence, cohérence et respect du découpage, enjeux de compréhension, les différentes options/versions de montage, pré-montage déjà efficace (différent du long métrage).
Pratique :
– Visionnage des rushes, puis montage d’une même séquence de l’épisode de la série. L’exercice se fera en temps réel, avec l’assistance personnalisée.
Visionnage de chaque version de pré-montage de la séquence, analyse et commentaires.
Théorie :
Le champ/contre-champ : l’axe 180° (règles et astuces pour y déroger), l’utilisation du multicam (méthode de visionnage et de sélection), la spécificité de la série (montrer celui.celle qui parle), la multiplication des acteur.rice.s (séquence à table), la mise en scène et parfois chorégraphie dans un dialogue.
– Les échelles de plan : utilisation sémantique des échelles (emphase, indication, etc.), restitution de la géographie du lieu, prédominance de certaines échelles dans une série.
– Le dialogue et le son : montage d’un dialogue au son, remplacement d’un direct par un autre (régularité du jeu des comédien.ne.s), le raccord labial.
Le rythme du dialogue : comprimer ou dilater le temps, respecter le rythme de jeu (l’aider si nécessaire).
– Le pré-minutage scripte : confrontation au minutage pré-montage
Pratique :
– Répartition du groupe en binômes, répartition de différentes séquences d’un scénario, établissement d’un planning de travail.
– Visionnage et pré-montage de une ou deux séquences de chaque partie.
– Suivi individuel de l’avancée de ce travail.
Bilan de la semaine.
Théorie :
La série tournée en “saison” : une équipe de plusieurs monteur.se.s, un.e éventuel.le “supervising editor”, une équipe de plusieurs réalisateur.rice.s, le.la showrunner.se, connaître la saison entière (scénario, personnages, début et fin, etc.).
– Le plan de travail : le tournage crossboardé, les demandes de retakes, le montage chronologique par blots.
– Les codes de la série : l’ellipse (identité de la série), les graphiques (titres, sous-titre, VFX), le sonore (sound design et musique).
Pratique :
En respectant le plan de travail établi la semaine précédente, les participant.e.s continueront de pré-monter les séquences attribuées. L’objectif sera d’avoir un premier montage complet en début de semaine 3.
Théorie :
– L’organisation en 3 écrans : le bureau (chutiers et fenêtre de projet), le composer (écran source, écran montage et timeline), le moniteur “plein écran”.
– La multiplication des pistes : son (gestion des pistes quantar, bounce bipiste), VFX (différentes générations VFX). L’économie des pistes.
– L’importance du « trim mode » : rogner sans rien casser, ni désynchroniser.
– L’appropriation de l’interface.
Pratique :
– Suite du pré-montage des séquences attribuées, et accompagnement individuel.
– Vérification de l’avancement du travail collectif sur le « séquencier page ».
Théorie :
– Visionnage et analyse d’une scène d’action.
– Les différents types d’action : poursuite (voiture, course, etc…), combat (fight, fusillade, etc.).
– L’accélération ou la dilatation du temps, time wrap, tricher le temps, split screen.
Pratique :
– Suite du pré-montage des séquences attribuées, et accompagnement individuel.
– Montage d’une scène d’action.
– Présentation argumentée de chacun des pré-montages. Analyse et commentaire des travaux.
Théorie :
– Captiver l’attention du.de la spectateur.rice : l’exposition efficace du conflit narratif, le résumé des précédents épisodes, la promesse de “production value”.
– Soigner particulièrement le début : une entité en soi, toutes les couches sémantiques utilisées (image, VFX, son, sound design, musique).
– Les chapitres d’un épisode : la séquence narrative, le climax, l’emphase, les codes d’ellipse de la série.
Pratique :
– Suite du pré-montage des séquences attribuées et accompagnement individuel.
Mise en pratique des connaissances acquises sur le chapitrage.
Théorie :
– Accompagner l’image : la notion de synchronie (point de concordance sur l’axe paradigmatique), monter la musique sur l’image (et non le contraire), le moment adéquat pour l’adjonction de musique.
– La séquence musicale elliptique : le passage du temps, du clip, mais pas tout à fait, le basculement dans un autre espace temps.
– La gestion de la musique : le.la compositeur.rice de la série (brief narratif), musique pré-existante, musique maquette, musique des saisons précédentes, thématiques musicales de série (suspense, enquête, action, etc.).
Pratique :
– Suite du pré-montage des séquences attribuées et accompagnement individuel.
– Calage d’une musique sur l’une des séquences montées.
Vérification de l’avancement du travail en vue d’un premier assemblage en semaine 3. Bilan de la semaine.
Théorie :
– Le montage de la copie : initier le chapitrage (transitions, ellipses), choisir une version de séquence, regarder ou non avant le réalisateur.
– L’analyse du premier montage : la prise de note en cours de projo, le couple réalisateur.rice/monteur.se, la confrontation de l’efficacité scénaristique à l’efficacité filmique, la cohérence du jeu, le chronométrage total.
– La manipulation de la structure : le séquencier étiquette, la position d’une séquence, la transformation narrative d’une séquence, la création de séquences narratives, le chapitrage.
Pratique :
– Les participant.e.s mettront en pratique les connaissances acquises sur le premier montage en assemblant leurs séquences et échangeront leurs blots pour monter la première copie.
– Visionnage du premier montage : analyse des qualités et défauts de ce premier montage et établissement d’un planning de travail pour les jours à venir.
Théorie :
– La perte de distance : l’implication émotionnelle du.de la monteur.se, la relecture de ses premières notes, la rapidité dans l’analyse, la déception.
– Les moyens de distanciation : la formalisation narrative, le lieu de projection, le support de projection, montrer à une tierce personne, le choix et la planification de ces moyens.
La remise en cause de la structure : savoir tricher (le temps, l’espace, le sens), rendre possible (“en montage, tout est possible, sauf l’impossible”).
– Les différentes homogénéités : la compréhension comme premier objectif, le jeu des comédien.ne.s (moyens d’améliorer), le rythme (notion d’analogie, rythme propre de l’image), la respiration (establishing shots, etc.).
– Les coupes franches : la redondance d’informations, la suppression de séquence, la coupe texte.
– La hiérarchie des transformations : la progressivité dans le processus de transformation, ne pas se perdre, savoir remettre à plus tard.
Pratique :
– Les participant.e.s mettront en pratique les connaissances acquises sur les transformations de montage pour améliorer et homogénéiser leurs blots respectifs de séquences.
Théorie :
– La préparation d’une projection : un produit semi-fini (les sons d’ambiance, la musique, le sound design, l’audio-mix AVID), l’amélioration (entre projo de production et diffuseur.se), le test de la salle de projection.
– La présentation avant projection : préambule du.de la réalisateur.rice, du.de la monteur.se, noter les réactions durant la projection.
– Le débat après une projection : le rôle du.de la réalisateur.rice, du.de la monteur.se (savoir se taire), comprendre et accepter les critiques, les propositions (décoder le sens des critiques), l’apport artistique du.de la producteur.rice, le droit de regard du.de la diffuseur.se.
Pratique :
– Les participant.e.s devront transformer, améliorer et homogénéiser leurs blots respectifs de séquences. Ils complèteront aussi l’adjonction de musique en vue d’une projection de production.
– Visionnage du second montage : analyse des qualités et défauts et établissement d’un planning de travail pour les derniers jours.
Théorie :
– Les dernières modifications : rester vigilant (perte de distance et de sens, etc…), dernière opportunité de satisfaction.
– La transmission aux autres technicien.ne.s : envoi des différents exports (confo, VFX, montage directs, son, bruitage, post-synchro, mixage), la projection de détection – les différents procédés sémantiques mis en place.
Pratique :
Les participant.e.s continueront de transformer, améliorer et homogénéiser leurs blots respectifs de séquences. Il complèteront aussi l’adjonction de musique en vue d’une projection de diffusion et prépareront une copie la plus propre possible.
Théorie :
– “Savoir faire” et “faire savoir” : informer son réseau professionnel, pousser les bonnes portes sans déranger, bande démo et page web, savoir montrer sa détermination.
– Saisir toutes les opportunités : court-métrage, programmes courts TV, assistanat montage.
Pratique :
– Les participant.e.s termineront de transformer, améliorer et homogénéiser leurs blots respectifs de séquences.
– Visionnage du montage final : analyse et commentaire des qualités et défauts de ce montage final.
Bilan de la formation.
« Cette formation sur le montage de séries m’a réellement passionnée. Le formateur a su nous transmettre toutes les clés, à la fois techniques, réflexives et humaines, pour travailler dans le milieu de la série. Grâce à cette formation, ma vision de la fiction a changé. J’appréhende mieux certains mécanismes et techniques qui me servent au quotidien dans le montage de bandes annonces, notamment comment savoir pitcher et toujours respecter les enjeux des personnages. Je n’ai pas encore franchi le pas du montage télé au montage fiction, mais cela ne saurait tarder. »